12 octobre 1964 (quelque part entre Tokyo et le Québec)
HELL: Et bien voilà une belle enquête réglée en un temps record! Il y a trois jours à peine nous commencions notre dernière aventure et nous voilà déjà sur le chemin du retour.
HAYDE: Il est dur d'imaginer qu'il s'est tout de même passé pratiquement un an en temps réel entre la fin de nos dernières péripéties et le début de celles-ci, Monsieur.
HELL: Arrêtez de chipoter avec les détails Hayde! Profitez plutôt du confort de la première classe de ce chic Boeing 707.
HAYDE: Vous avez raison Monsieur. Je lève mon verre de scotch et trinque à votre majestueuse sagesse, Monsieur.
HELL: Voilà qui est mieux! Après tout, British Airways se targue d'avoir le meilleur service entre Tokyo et San Francisco. Et il y a des endroits pires dans le monde que San Francisco pour faire escale.
GIGI: *C'est vrai que c'est une ville si joyeuse et effervescente ces temps-ci! Je suis sûre que bientôt tout le monde viendra ici avec des fleurs dans les cheveux pour célébrer l'amour libre. Peut-être même que Ringo viendra... Ahhhhhhh RINGO!!!!!!!!!!!!!* (Gigi tombe ici spontanément dans les vapes comme il est de bon ton de faire en évocant son Beatles favori)
HELL: (en tapochant gentiment les joues de Gigi pour la faire émaner des vapes d'où elle est plongée depuis la phrase précédente) Sacrée Gigi! Ton admiration pour Ringo te perdra un jour. Ceci dit, prenons tout de même un peu de repos, je sens que nous aurons bientôt besoin de toute notre énergie.
HAYDE, HELL, GIGI ET TOUS LES AUTRES PASSAGERS SAUF PEUT-ÊTRE UN OU DEUX INSOMNIAQUES QUI S'AMUSENT: Zzzzzzzzz..... ronfle ronfle Zzzzzzzzzz.......
Après s'être reposés, avoir fait escale à San Francisco puis à Toronto, nos héros s'envolent paisiblement vers Montréal.
HELL: Enfin, le dernier vol. Il faut reconnaître que les avions de notre nouvelle compagnie aérienne nationale, Air Canada, ne sont définitivement pas aussi convivaux que ceux de British Aiways.
HAYDE: Le seront-t-ils un jour, Monsieur?
HELL: Peut-être, peut-être pas? Qui sait? (ouvrant un journal) Voyons ce qui se passe dans notre beau pays... Tiens donc, la Reine Élizabeth II et son dulciné repartent ce soir pour Londres. C'est de valeur que nous n'allions pas à Ottawa, nous aurions pu aller présenter nos hommages à nos bien-aimés souverains.
PILOTE: Bonjour, ici votre capitaine. Je viens de recevoir un ordre de modification de vol afin d'ajouter une escale à Ottawa pour débarquer quelques-uns de nos passagers. Nous sommes désolé des inconvénients que cela pourrait vous causer.
HAYDE: Je crois que votre voeu sera réalisé Monsieur.
GIGI: "Chouette! Nous pourrons aller voir ma cousine Tiffany la tortue musquée qui vit dans la rivière des Outaouais!"
AGENTE DE BORD: Pardonnez-moi monsieur Hell, monsieur Hayde et mademoiselle Gigi, le capitaine aimerait vous parler dans le poste de pilotage.
HELL: Je sens que nous n'aurons pas le temps pour les visites de famille Gigi. Nous vous suivons mademoiselle...
CAPITAINE: Bonjour Hell, Hayde, Gigi... Vous aurez compris que si nous faisons un détour par Ottawa, c'est que le Très Honorable Lester B. Pearson a demandé votre assistance afin de résoudre une crise d'ordre national. Comme vous le savez, prochainement le Canada se dotera d'un nouveau drapeau et de nombreuses tractations ont lieu en coulisses afin d'éliminer toute rérérence à l'Angleterre. Or il semble qu'un groupe de fanatiques royalistes, non contents de voir l'Union Jack disparaître du drapeau ont brûlés les esquisses et manifestent en arborant le Red Ensign.
HELL: Le Red Ensign, pourquoi pas des carrés rouges tant qu'à ca!?!
CAPITAINE: Enfin, si ce n'était que des manifestations, ce ne serait pas si mal. Le problème, c'est que d'un autre côté, une bande d'enragés francophones veulent s'émanciper et couper tous les liens avec la royauté et menacent de kidnapper la Reine avant qu'elle se pousse chez elle.
HAYDE: Il faut donc les empêcher de nuire à sa Majesté, Monsieur.
HELL: Je comprends votre attachement pour l'Angleterre mais vous avez choisi de vivre au Canada. Et le Canada mérite d'être un pays libre où tous peuvent s'exprimer et ajouter à la diversité culturelle. De ce fait, je sens qu'il faudra autant combattre les exaltés francophones que les fanatiques royalistes. Capitaine, savez-vous qui dirige les royalistes.
CAPITAINE: Il s'agit de Lord Edmund de Cornwall-Hawksbury.
HAYDE: Horreur!
HELL: Seigneur Hayde! Vous me semblez tellement troublé que vous avez oublié de finir votre phrase par Monsieur.
HAYDE: Il s'agit un fantôme qui surgit de mon passé, Monsieur. Lord Cornwall-Hawksbury fût jadis un ami cher qui m'a trahi de la pire façon qu'il soit, Monsieur.
HELL: Et comment vous a-t-il trahi?
HAYDE: Ce sont de difficiles souvenirs, Monsieur. Me permettez-vous de remettre cette conversation à un épisode ultérieur Monsieur?
HELL' Certes Hayde, certes. Capitaine, qui semble diriger les francophones.
VOIX: Qui c'est que c'est que vous pensez?